18 juillet 2007

La traversée du désert

Cet échange, je le voulais. J'ai tout mis en oeuvre pour y arriver, mais j'ai rencontré beaucoup de difficultés de part et d'autre. Je vous expose un petit panorama des principales.


Choix de la destination

J'étais bien décidé à partir, mais je ne savais pas du tout où je voulais aller. Je pouvais déjà réduire le choix aux universités proposées par l'INSA, mais aussi aux pays anglophone, car je voulais (par)faire mon apprentissage de la langue anglaise. Ce qui réduisait les choix à une liste de 7 pays :
  • États-Unis
  • Canada
  • Inde
  • Australie
  • Angleterre
  • Irlande
  • Singapour
J'ai su, un peu plus tard, que pour les États-Unis, le Canada, et l'Australie, il fallait passer un examen de connaissance de la langue anglaise (le TOEFL), et que cet examen coutait 120€. Je savais que j'allais avoir beaucoup de difficultés à le réussir (du premier coup, en tout cas). J'ai donc rayé ces trois pays de la liste. L'Angleterre et l'Irlande ne me tentent pas trop... trop prés de chez nous. Tant qu'a partir, autant aller loin ! Singapour ? Pourquoi pas, mais la compétition est rude et dans le cas présent je laisse les places à ceux qui en ont le plus besoin (finalement ça n'a servit à rien, mais bon...).

Il ne reste donc plus que l'Inde. Le choix était donc tout à fait naturel, je n'avais même pas à me casser la tête. Et puis en prenant du recul, ce pays m'attire beaucoup, je ne le connais pas bien, mais ce que je connais (ou crois connaître), me fait présentir que je vais apprécier cette année.

En ce qui concerne les nouvelles technologies et notamment l'informatique, ce pays possède de très bonnes universités qui non rien à envier aux nôtres ou à celles de nombreux pays.

Obtention du niveau 1 en Allemand

Une des spécificités de l'INSA est d'obliger les élèves à étudier deux langues étrangères. Pour avoir son diplôme à la fin des études, il faut avoir, le niveau 3 en anglais, et le niveau 1 dans une deuxième langue vivante. Le niveau 1 correspond à un niveau de survis dans le pays (demander son chemin, à manger...) et le niveau 3 correspond à notre capacité à dialoguer sans trop de problème dans la langue. J'ai donc du me résoudre à me conformer à ces règles, mais je n'ai jamais été fan des langues vivantes ou plutôt, j'en ai toujours eu horreur (notes du bac : oral de francais 8, écrit de francais 9, anglais 9, allemand 7).

J'ai essayé de rompre avec cette malédiction en prenant le japonnais comme deuxième langue en arrivant à l'INSA. Mais la réalité m'a assez vite rattrapé. Je n'aurais jamais pu avoir mon niveau 1 en japonnais avant de partir à l'étranger. C'était assez catastrophique et n'ayant pas envie de passer trop de temps à apprendre les nouveaux alphabets (hiragana, katakana et kanji) les nouvelles formes de phrase et autres spécificités de la langue, je me suis retrouvé assez vite dépassé par les évènements. Je me suis donc ré-orienté vers une langue un peu plus traditionnelle : l'allemand (oula !).

Oui, j'ai donc refait de l'allemand après trois ans d'abstention (pauvre Mr Eble). Mais les cours d'allemand ne commençaient qu'au deuxième semestre et il n'y avait qu'un examen à la fin de ce semestre. Pas le droit à l'erreur. En plus d'assister au cours j'ai travaillé par moi même pendant de longues et horribles heures ... Pour finalement passer le test et obtenir 52/100 (il faut avoir au moins 50 pour avoir le niveau 1 :) ). Pour le niveau 3 en anglais, un an dans un pays anglophone me suffit à valider ce niveau.
Je pense avoir maintenant tout oublié de l'allemand; je me pose donc la question de la nécessité d'une deuxième langue obligatoire à l'INSA...

Autorisation de l'INSA

Pour qu'un échange ait lieu, il faut qu'une université étrangère vous accepte, mais il faut aussi que votre école vous laisse partir. A l'INSA, un premier jury s'est réunit en mai pour décider qui peut partir et qui ne le peut pas dans la liste de ceux qui souhaitaient effectuer un échange. Ils ont finalement décidé de laisser partir tout ceux qui avaient une place dans le classement inférieur à 90 (sur une promo de 130) en précisant quand même qu'il y aurait un deuxième jury en juin et que la règle serait la même. Pas de problème pour moi de ce coté là. Je viens d'apprendre quand même que le jury de juin avait refusé de laisser partir 5 personnes... pas cool pour eux s'ils ont déjà bien avancés les démarches de départ.

Inscription dans une école Indienne

Ce fut la période le plus stressante. Un choix d'à peu prés 5 écoles indiennes s'offrait à moi. Ne les connaissant pas du tout, j'ai donc demandé quelques conseils à la personne chargé des échanges internationaux qui m'a conseillée l'IISc Bangalore. Il ne m'en fallait pas plus. J'ai donc fait un dossier d'échange pour l'IISc Bangalore que j'ai tout de suite donné à la personne en charge de ce type de dossier. Puis, plus rien. pendant près de deux mois, aucune nouvelle. De même pour les autres étudiants Insalien ayant fait leur demande en Inde.

A deux mois de la rentrée en Inde, on a décidé de mettre un peu de pression sur la personne en charge de nos dossiers. A tour de rôle, on a squatté les bureaux de l'administration Insalienne. Puis, enfin, on a eu notre réponse. On a tous été refusé ! Aiii... ca fait mal ! Surtout quand on vous a assuré pendant tout ce temps qu' "il n'y aurait aucun problème", qu'on était "sûr d'être pris"... Je noterai que certaines personnes peuvent avoir une définition différente du mot "sûr" (n'est-ce pas Guillaume ?). Sans aucune explication, on a reçu un petit mail du responsable des échanges nous disant que nous avions été refusé et qu'il fallait se dépêcher de faire un nouveau dossier dans une nouvelle université. Bon... très bien... Soit.

C'était devenu tout de même très critique. On a donc tous refait un dossier et pour ce coup-ci, on m'a conseillé de tenter IIT Madras, car "il y avait déjà eu des étudiants de l'INSA dans cette école" et qu' "il y avait pas mal de chance qu'on soit pris". Pas mal de chance... Je ne pouvais pas me baser sur ça pour préparer mon départ. On a donc continué à assiéger les bureaux pour avoir une vrai réponse.

Voyant les jours passer, la rentrée en Inde s'approcher, et le prix des billets d'avion grimper, nous commençions à nous demander comment faire. On nous à donné tout de même une date à laquelle on devait s'attendre à recevoir une réponse. Mais bien sûr, le jour donné, la personne devant récéptionner LA réponse était partie en vacances pour une semaine... Super ! Et enfin, 3 semaines avant la rentrée, on a tous reçu un mail directement d'Inde nous disant qu'on avait tous été accepté :) ! Ouf... la délivrance... Restait maintenant à préparer ce départ (en 3 semaines...).

N.B.: L'histoire à été consciemment simplifié pour éviter de rentrer trop dans les détails


Divulgation de l'information

Partir un an, ce n'est pas comme partir 2 semaines ou un mois en vacances. On laisse beaucoup de personne derrière nous (famille, amis...), et on réalise une coupure temporaire des relations, même si on peut garder quelque peu le contact par différents moyens (téléphone, mail, blog etc...) ca reste très sommaire. Il me fallait donc prévenir tout le monde que je ne les revérai pas avant le mois de juillet-août 2008. A commencer par la famille; certaines personnes ont encore du mal à faire passer la pilule (ils se reconnaîtront). Mais bon, c'est mon choix et ils l'ont accepté.

La majorité des personnes que j'ai prévenu étaient heureux pour moi, et dans plusieurs cas (beaucoup plus que ce à quoi je m'attendais), ils ont même souhaité venir me rentre visite durant mon séjour à Chennai (anciennement Madras). Je vais donc sûrement jouer le rôle de point d'encrage pendant une partie de l'année. Ca peut être sympa !

Durant toute la préparation de ce voyage, il y a eu une tâche que je n'avais pas du tout anticipé et qui s'est avéré être assez... usante: à chaque fois que je croisais une personne qui savait que je partais peut-être en Inde elle me demandait où ca en était. Quelques fois ca passe, mais quand il faut réexpliquer l'histoire plusieurs dizaines de fois, je vous assure qu'il faut de la patience :) (un petit échauffement avant mon premier contact avec l'administration Indienne). Surtout qu'a chaque fois que je revoyais ces personnes il fallait leur expliquer les changements qu'il y avait eu pendant le labs de temps où je ne les avaient pas vu (et aussi se rappeler d'où en était l'histoire pour chaque personne).

Obtention du VISA

Le dernier élément administratif à obtenir est le VISA. J'ai eu quelques problèmes pour l'obtenir. Bien que l'obtention d'un visa pour l'Inde ne soit pas très difficile (comparé à ceux pour le canada ou les Etats-Unis), il demande tout de même quelques papiers officiels. Celui qui m'a longtemps manqué, est le document officiel venant de l'IIT Madras concernant mon acceptation. En effet, j'avais recu un mail confirmant mon acceptation, mais il me fallait une lettre qu'ils avaient envoyé par la poste et que je devais recevoir par courrier quelques jours après le mail. Le problème étant que depuis l'envoi de mon dossier, j'avais déménagé et que je n'avais pas fait suivre mon courrier. De plus, je sous-louais l'appartement CROUS de Guillaume (encore merci en passant) et la boîte aux lettre n'était pas à mon nom. Donc même si j'avais anticipé ce changement d'adresse, j'aurais eu un problème. Il a fallu maintes et maintes fois contacter la direction des ressources internationales de l'IIT pour finalement obtenir l'envoi d'un fax.

J'ai donc pu me rendre à l'ambassade d'Inde à Paris pour obtenir ce fameux VISA. Il faut savoir que l'ambassade ne prend les dossiers pour le visa que la semaine entre 9H30 et 10H30. Mais si vous voulez avoir une chance de pouvoir déposer le dossier , il vaut mieux venir avant 7H30. Je me suis donc rendu vers 7H00 à l'ambassade (trés dur le réveil à 5H40) et il y avait déjà quelques 50 personnes qui attendaient (on dit même que certain jour, il y en a qui dorment ici :) ). A l'heure de l'ouverture, la file d'attente dépassait la rue (qui doit faire à peut prés 200m) et comme ils ne prennent que 150 dossiers entre 9H30 et 10H30 beaucoup ont attendu une partie de la matinée pour rien. Aprés 3 longues heures d'attente dans le froid et dans une file d'attente qui n'avait de chaleureux que les personnes qui la constituait (c'est déjà pas mal) j'ai donc pu déposer mon dossier sans encombre. Pour 123€ quand même... Et oui pour un séjour longue durée, et en express (pour l'avoir le jour même) c'est plus chère. Je suis donc revenu le jour même vers 16H00 pour récuperer mon visa et je suis ressortis 5mn aprés avec un beau visa d'un an sur mon passport.




Toutes ces embûches n'ont pas altérés ma motivation, au contraire, elles ont contribué à la rendre plus forte encore. J'ai très envie de voir autre chose et de m'éloigner de ce genre de problèmes (sûrement pour me rapprocher d'autres). Quand je me suis décidé pour cette aventure, je ne pensais pas avoir autant de difficultés pour la débuter, mais finalement, c'est fait, j'y vais !!!

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