30 juillet 2007

Le campus

L’heure est venue de vous presenter un peu le campus...


Tout d’abord, il faut savoir que c’est un grand (surface) campus. Je ne connais pas exactement les distances, mais de ma residence jusqu’a mon departement il doit bien y avoir 2km, et jusqu’a la main gate, au moins 3km. Ce qui implique de se trouver un moyen de transport correct (je me suis achete un velo hier). Ici, la tres grande majorite des personnes se deplacent en velo ce qui rend le trafic assez agreable.


Le campus a ete implante en pleine jungle. la faune et la flore en sont les vestiges. Il y a toutes sortes d’animaux ici, des singes, des daims, des chevres etc... La flore est aussi un peu speciale, tres tropicale.













En se promenant, on peut toujours tomber sur quelque chose de surprenant, que se soit au niveau de la faune, de la flore, ou meme de l’humain...


























Le point central du campus est le rond point des elephants. C’est le centre nevralgique de tout le campus. A droite les departements, en haut les hotels, a gauche divers magasins, et en bas, la main gate. C’est un point de repere qu’on a beaucoup utilise lors de nos premiers pas dans ce campus.























J’ai ete surpris de voir que les enfants du college/lycee et de l’ecole primaire du campus ont garde les uniformes britanniques (adapte a l’inde). C’est assez marrant de voir le matin ces hordes de classes deferler dans les rues de l’IIT.



Les residences


Il y a une dizaine de residences pour les garcons et deux residences pour les filles. Elles sont implantées surtout dans la partie sud du campus. Apparement cetaines sont mieux que d’autres. La mienne s’appelle Pamba hostel et elle abrite notament tous les etudiants (garcons) d’echange. Je vous ai presente ma chambre dans un ancien post. De l’exterieur s'apparente à de grandes tours qui paraissent assez neuves sur lesquelles des singes aiment se balader de fenetre en fenetre. A l’interieur, ca ressemble a un petit labyrinthe (je me suis perdu plusieurs fois). Il y a les douches, les toilettes (a la turc), et les lavabos en commun. Ceux-ci ne sont pas tres bien entretenus et il n’est pas rare de voir un ou deux cafards remonter par le tuyau d’un lavabo... Les douches sont toujours froides, et malgre la temperature exterieure il est toujours difficile de se mouiller.



















Les restaurants


Il y a un grand restaurant principal (genre de grand beurk mais en plus grand) avec trois etages et deux restos par etage. Un restaurant est attribue avec la chambre de l’hotel, donc pas le choix. Les repas sont de toutes façons a peu pres partout et tout le temps les memes. Il y a aussi de plus petits restos, où l’on peut manger des choses plus diversifiees mais en payant (en moyenne 30 Rs soit, 70 centimes d’euros). Le coffee day est un endroit où on aime aller car c’est un cafe typiquement britich et CLIMATISE !!! On peut boire et manger des choses plus europennes ainsi que des jus de fruit nationaux excellents.

29 juillet 2007

Les premiers jours

Etant bien installe dans ma chambre temporaire, je decide de visiter un peu le campus. La premiere chose qui me vient a l’esprit, c’est encore et toujours la chaleur... Je la ressens de plus en plus et mes habits sont trempes apres deux minutes de marche tranquille. Il faut que mon organisme s’habitue, mais en ce moment c’est vraiment dur. Je croise quelques personnes qui me regardent bizarrement. Il va falloir que je m’y fasse. Je prend quelques photos, mais je passe trop pour un touriste alors j’arrete et je retourne dans ma chambre pour profiter des ventilateurs que je fait tourner au maximum.



















Il est maintenant 9H00, je peux commencer les demarches administratives. Je vais donc voir le Deputy Registrar qui s’occupe des etudiants etrangers un peu perdus, comme moi. Il me pose quelques questions sur mon voyage et ma chambre, il me fait signer un papier sur je ne sais quoi, puis il me passe en relais a une dame pour creer mon ID card (carte d’etudiant) et ma liste des cours. Et la, c’est le drame... Cette dame parle tres vite, sans articuler et avec un fort accent indien. Autant dire que je ne comprend rien. Je passe pour un idiot a lui faire repeter les choses deux ou trois fois. Au bout d’un quart d’heure, j’ai reussi a comprendre qu’il fallait que je remplisse un formulaire (sport national ici) et que je le donne a la bibliotheque (ne me demandez pas pourquoi).

La chaleur est omnipresente et oppresse a chaque instant, c’est super fatiguant en fait. J’ai encore beaucoup de choses a faire. Chaque etape, information, enregistrement est un petit parcourt du combattant. On a beau se preparer au maximum, le changement France-Inde est assez hard. Il faut passer par la. C’est aussi comme ca qu’on change de mentalite, qu’on ouvre son esprit et qu’on apprend a s’adapter.

A la fin de la premiere journee, je n’ai pas reussi a faire grande chose, je suis fatigue et mon moral n’est pas au beau fixe. Puis je suis tombe sur un ¨blanc¨. Miracle ! le premier depuis que je suis a Chennai. C’est Markus, un suisse-allemand qui fait ses etudes a lausanne, qui fait comme moi une annee d’echange a l’IIT Madras et qui donc parle bien francais. Cool ! Lui, il est dans une situation pire que la mienne car British Airways (pour ne pas la nommer) a ¨perdu¨ sa valise, il a donc avec son sac-a-dos, ses habits et c’est tout ! Ca fait plaisir de parler un peu avec quelqu’un qui est confronté aux memes problemes que soit. On mange ensemble, puis on rencontre mathieu, un autre francais qui fait un stage a l’IIT. Ca fait un mois qu’il est ici, donc il a deja ses reperes, il nous a ete d’une grande aide, et on lui a pose trois tonnes de questions ce qui a beaucoup accelerer notre adaptation.

Le deuxieme jour, on demenage dans notre reelle chambre (et on a eu du mal a l'obtenir). en voici les photo :




















Bon alors tout de suite c’est moins bien... On dirait une cellule de prison, non ? Et encore la il y a un matelas, mais quand je suis arrive, il n’y avait que la plaque en tolle en dessous... Je sais pas si voyez, mais la longueur de la chambre correspond presque a la longueur de mon lit... Ca manque un peu de decoration, mais je ne manquerai pas d'en mettre. Je m’achete un nouveau portable avec une carte SIM indienne :




Bon ok il est un peu pourri, mais j’ai pris le moin cher. Regardez les touches en Tamil !

J’ai pas mal galere pour comprendre comment utiliser les prises electriques... Merci a mathieu qui m'a donne la solution. Il fallait en fait appuyer avec un stylo dans le trou correspondant a la terre pour soulever la securite ...


Bon, pour tout ceux qui veulent savoir ce que je mange, regardez la photo. Dans le Tamil Nadu, le riz est l’element principal de l’alimentation.

A droite, le riz. En bas, le ¨roti¨, une sorte de crepe qui permet de mieux saisir le riz. En haut, je ne sais pas du tout le nom ni ce que cela contenait, mais c’etait assez bon. A gauche une sauce epice, et deux pots blancs contenant une sorte de yaourt. C’est pas mal pour finir le repas, car c’est la seul chose non-epice.

Les repas sont a peu pres tous les jours la meme chose, mais pour l’instant je les apprecie encore. Si je veux manger autre chose, il faut aller au restaurant. Pas vraiment un probleme car il y en a un peu partout ici et a un prix resonable, 100 Rs (2€) pour un repas correct et vraiment bon.

27 juillet 2007

Le voyage

Départ prévu a 11H00 a Paris Charles de Gaules. En prevoyant assez large et en anticipant les bouchons, nous sommes partis a 6H00 de Sépeaux (reveil un peu dur...). Le trajet s’est bien passe, rien a signaler. Arrive a l’aeroport, enregistrement, embarquement... Un peu long, mais ce n’est que le debut...

Je rentre dans l’avion (un A330), cherche ma place, et ho merveillle !!! J’ai une place en debut de colonne ce qui va me permettre d’allonger mes grandes jambes autant aue je veux :) . Mon siege est assez confortable, j’ai une petite tele perso avec a peu pres 10 chaines passant chacune le meme film en boucle et une vingtaine de radio d’un peu tous les genres (j’ai presque reussi a m’endormir avec une radio qui diffusait quelque chose comme des passages du coran chante par un muezzin). Ce petit poste tele avait meme une chaine speciale qui diffusait ce que voyait une camera fixee sous l’avion. C’etait pas mal, je regardais de temps en temps le sol en essayant de deviner ou on pouvait etre. J’etais sur le cote droit de l’appareil, a cote du hublot, j’ai donc pu apprecier le decolage et l’atterissage.

Apres six heures de vol (assez longues) dans cet avion confortable, mon avion a atterit au bahrain pour trois heures d’attente... Les heures s’enchainent et se ressemblent... rien de terrible a raconter.

Puis je monte dans un autre avion (de la meme compagnie), un A320... Pas vraiement pareil. C’est un avion plus petit (seulement 6 sieges dans la largeur de l’avion). Ma place n’etait pas la meme non plus, j’etais cote couloir avec tres peu de place pour mes jambes. Je suis monte dans l’avion avec un debut de mal de crane (surement du a la clim) et il ne s’est passe qu’apres une heure de vol, le temps que les cachets prennent effets. De plus, pas de tele dans cet avion... et non... rien de special a faire a part dormir. Ca tombe bien, il est minuit. Ce qui tombe moins bien, c’est mon incapacite a dormir dans l’avion. Et non... impossible de dormir. Voila, voila, je suis donc reste 5 heures a rien faire, regarder les autres (tres majoritairement indien) dormir, a ecouter un peu de musique de mon lecteur MP3.

J’etais donc tres soulage d’arriver a Chennai. En sortant de l’avion, j’ai tout de suite ressenti la chaleur de ce pays, un mur de chaleur a presque arrete ma descente des escaliers. Je recupere mon bagage, je le trouve facilement, tout va bien. Je prend un peu de change et je sors de l’aeroport. La sortie de l’aeroport est assez speciale, il y a un couloir qui mène a la sortie, et je ne sais pas pourquoi, mais il y a aussi une enorme foule d’indien qui se masse pour regarder les gens passer (surtout moi, car je suis blanc). Je prend un taxis pre-paye pour eviter de me faire arnaquer la premiere fois (enfin bon... c’est quand meme une arnaque quand on connait le prix qu’on peut negocier avec un rickshaw). La route jusqu’a l’IIT fut assez tranquille malgre ce que j’ai pu lire sur la conduite indienne. J’etais un peu déçu. A part a un moment où le chauffeur a fait un depassement magique a la hauteur d'un feu rouge, alors que tout le monde etait arrete, il a reussit a se faufiller entre differents vehicules pour se retrouver en premiere place.





Je lui ai demande de me deposer a la Guest Hous, il me depose donc a l’Himalaya (sorte de grand beurk)... normal... Je marche un peu pour trouver la guest house, la chaleur est vraiment pesante. Je demande un chambre au jeune gardien qui parle anglais sans trop d’accent, il m’en donne une tout de suite. Je monte et je m’installe... ouf, ca y est je suis arrive !
La chambre est pas mal, assez grande, avec salle de bain personelle.


Soiree avant mon depart

Il y a eu une petite soiree d’organisee avant mon depart, pour revoir ma famille et quelques amis. C’etait une soiree tres sympa, on a bien mange, bien rigole, bien bu. Merci a tous d’etre venu, et merci pour les cadeaux!










































































18 juillet 2007

La traversée du désert

Cet échange, je le voulais. J'ai tout mis en oeuvre pour y arriver, mais j'ai rencontré beaucoup de difficultés de part et d'autre. Je vous expose un petit panorama des principales.


Choix de la destination

J'étais bien décidé à partir, mais je ne savais pas du tout où je voulais aller. Je pouvais déjà réduire le choix aux universités proposées par l'INSA, mais aussi aux pays anglophone, car je voulais (par)faire mon apprentissage de la langue anglaise. Ce qui réduisait les choix à une liste de 7 pays :
  • États-Unis
  • Canada
  • Inde
  • Australie
  • Angleterre
  • Irlande
  • Singapour
J'ai su, un peu plus tard, que pour les États-Unis, le Canada, et l'Australie, il fallait passer un examen de connaissance de la langue anglaise (le TOEFL), et que cet examen coutait 120€. Je savais que j'allais avoir beaucoup de difficultés à le réussir (du premier coup, en tout cas). J'ai donc rayé ces trois pays de la liste. L'Angleterre et l'Irlande ne me tentent pas trop... trop prés de chez nous. Tant qu'a partir, autant aller loin ! Singapour ? Pourquoi pas, mais la compétition est rude et dans le cas présent je laisse les places à ceux qui en ont le plus besoin (finalement ça n'a servit à rien, mais bon...).

Il ne reste donc plus que l'Inde. Le choix était donc tout à fait naturel, je n'avais même pas à me casser la tête. Et puis en prenant du recul, ce pays m'attire beaucoup, je ne le connais pas bien, mais ce que je connais (ou crois connaître), me fait présentir que je vais apprécier cette année.

En ce qui concerne les nouvelles technologies et notamment l'informatique, ce pays possède de très bonnes universités qui non rien à envier aux nôtres ou à celles de nombreux pays.

Obtention du niveau 1 en Allemand

Une des spécificités de l'INSA est d'obliger les élèves à étudier deux langues étrangères. Pour avoir son diplôme à la fin des études, il faut avoir, le niveau 3 en anglais, et le niveau 1 dans une deuxième langue vivante. Le niveau 1 correspond à un niveau de survis dans le pays (demander son chemin, à manger...) et le niveau 3 correspond à notre capacité à dialoguer sans trop de problème dans la langue. J'ai donc du me résoudre à me conformer à ces règles, mais je n'ai jamais été fan des langues vivantes ou plutôt, j'en ai toujours eu horreur (notes du bac : oral de francais 8, écrit de francais 9, anglais 9, allemand 7).

J'ai essayé de rompre avec cette malédiction en prenant le japonnais comme deuxième langue en arrivant à l'INSA. Mais la réalité m'a assez vite rattrapé. Je n'aurais jamais pu avoir mon niveau 1 en japonnais avant de partir à l'étranger. C'était assez catastrophique et n'ayant pas envie de passer trop de temps à apprendre les nouveaux alphabets (hiragana, katakana et kanji) les nouvelles formes de phrase et autres spécificités de la langue, je me suis retrouvé assez vite dépassé par les évènements. Je me suis donc ré-orienté vers une langue un peu plus traditionnelle : l'allemand (oula !).

Oui, j'ai donc refait de l'allemand après trois ans d'abstention (pauvre Mr Eble). Mais les cours d'allemand ne commençaient qu'au deuxième semestre et il n'y avait qu'un examen à la fin de ce semestre. Pas le droit à l'erreur. En plus d'assister au cours j'ai travaillé par moi même pendant de longues et horribles heures ... Pour finalement passer le test et obtenir 52/100 (il faut avoir au moins 50 pour avoir le niveau 1 :) ). Pour le niveau 3 en anglais, un an dans un pays anglophone me suffit à valider ce niveau.
Je pense avoir maintenant tout oublié de l'allemand; je me pose donc la question de la nécessité d'une deuxième langue obligatoire à l'INSA...

Autorisation de l'INSA

Pour qu'un échange ait lieu, il faut qu'une université étrangère vous accepte, mais il faut aussi que votre école vous laisse partir. A l'INSA, un premier jury s'est réunit en mai pour décider qui peut partir et qui ne le peut pas dans la liste de ceux qui souhaitaient effectuer un échange. Ils ont finalement décidé de laisser partir tout ceux qui avaient une place dans le classement inférieur à 90 (sur une promo de 130) en précisant quand même qu'il y aurait un deuxième jury en juin et que la règle serait la même. Pas de problème pour moi de ce coté là. Je viens d'apprendre quand même que le jury de juin avait refusé de laisser partir 5 personnes... pas cool pour eux s'ils ont déjà bien avancés les démarches de départ.

Inscription dans une école Indienne

Ce fut la période le plus stressante. Un choix d'à peu prés 5 écoles indiennes s'offrait à moi. Ne les connaissant pas du tout, j'ai donc demandé quelques conseils à la personne chargé des échanges internationaux qui m'a conseillée l'IISc Bangalore. Il ne m'en fallait pas plus. J'ai donc fait un dossier d'échange pour l'IISc Bangalore que j'ai tout de suite donné à la personne en charge de ce type de dossier. Puis, plus rien. pendant près de deux mois, aucune nouvelle. De même pour les autres étudiants Insalien ayant fait leur demande en Inde.

A deux mois de la rentrée en Inde, on a décidé de mettre un peu de pression sur la personne en charge de nos dossiers. A tour de rôle, on a squatté les bureaux de l'administration Insalienne. Puis, enfin, on a eu notre réponse. On a tous été refusé ! Aiii... ca fait mal ! Surtout quand on vous a assuré pendant tout ce temps qu' "il n'y aurait aucun problème", qu'on était "sûr d'être pris"... Je noterai que certaines personnes peuvent avoir une définition différente du mot "sûr" (n'est-ce pas Guillaume ?). Sans aucune explication, on a reçu un petit mail du responsable des échanges nous disant que nous avions été refusé et qu'il fallait se dépêcher de faire un nouveau dossier dans une nouvelle université. Bon... très bien... Soit.

C'était devenu tout de même très critique. On a donc tous refait un dossier et pour ce coup-ci, on m'a conseillé de tenter IIT Madras, car "il y avait déjà eu des étudiants de l'INSA dans cette école" et qu' "il y avait pas mal de chance qu'on soit pris". Pas mal de chance... Je ne pouvais pas me baser sur ça pour préparer mon départ. On a donc continué à assiéger les bureaux pour avoir une vrai réponse.

Voyant les jours passer, la rentrée en Inde s'approcher, et le prix des billets d'avion grimper, nous commençions à nous demander comment faire. On nous à donné tout de même une date à laquelle on devait s'attendre à recevoir une réponse. Mais bien sûr, le jour donné, la personne devant récéptionner LA réponse était partie en vacances pour une semaine... Super ! Et enfin, 3 semaines avant la rentrée, on a tous reçu un mail directement d'Inde nous disant qu'on avait tous été accepté :) ! Ouf... la délivrance... Restait maintenant à préparer ce départ (en 3 semaines...).

N.B.: L'histoire à été consciemment simplifié pour éviter de rentrer trop dans les détails


Divulgation de l'information

Partir un an, ce n'est pas comme partir 2 semaines ou un mois en vacances. On laisse beaucoup de personne derrière nous (famille, amis...), et on réalise une coupure temporaire des relations, même si on peut garder quelque peu le contact par différents moyens (téléphone, mail, blog etc...) ca reste très sommaire. Il me fallait donc prévenir tout le monde que je ne les revérai pas avant le mois de juillet-août 2008. A commencer par la famille; certaines personnes ont encore du mal à faire passer la pilule (ils se reconnaîtront). Mais bon, c'est mon choix et ils l'ont accepté.

La majorité des personnes que j'ai prévenu étaient heureux pour moi, et dans plusieurs cas (beaucoup plus que ce à quoi je m'attendais), ils ont même souhaité venir me rentre visite durant mon séjour à Chennai (anciennement Madras). Je vais donc sûrement jouer le rôle de point d'encrage pendant une partie de l'année. Ca peut être sympa !

Durant toute la préparation de ce voyage, il y a eu une tâche que je n'avais pas du tout anticipé et qui s'est avéré être assez... usante: à chaque fois que je croisais une personne qui savait que je partais peut-être en Inde elle me demandait où ca en était. Quelques fois ca passe, mais quand il faut réexpliquer l'histoire plusieurs dizaines de fois, je vous assure qu'il faut de la patience :) (un petit échauffement avant mon premier contact avec l'administration Indienne). Surtout qu'a chaque fois que je revoyais ces personnes il fallait leur expliquer les changements qu'il y avait eu pendant le labs de temps où je ne les avaient pas vu (et aussi se rappeler d'où en était l'histoire pour chaque personne).

Obtention du VISA

Le dernier élément administratif à obtenir est le VISA. J'ai eu quelques problèmes pour l'obtenir. Bien que l'obtention d'un visa pour l'Inde ne soit pas très difficile (comparé à ceux pour le canada ou les Etats-Unis), il demande tout de même quelques papiers officiels. Celui qui m'a longtemps manqué, est le document officiel venant de l'IIT Madras concernant mon acceptation. En effet, j'avais recu un mail confirmant mon acceptation, mais il me fallait une lettre qu'ils avaient envoyé par la poste et que je devais recevoir par courrier quelques jours après le mail. Le problème étant que depuis l'envoi de mon dossier, j'avais déménagé et que je n'avais pas fait suivre mon courrier. De plus, je sous-louais l'appartement CROUS de Guillaume (encore merci en passant) et la boîte aux lettre n'était pas à mon nom. Donc même si j'avais anticipé ce changement d'adresse, j'aurais eu un problème. Il a fallu maintes et maintes fois contacter la direction des ressources internationales de l'IIT pour finalement obtenir l'envoi d'un fax.

J'ai donc pu me rendre à l'ambassade d'Inde à Paris pour obtenir ce fameux VISA. Il faut savoir que l'ambassade ne prend les dossiers pour le visa que la semaine entre 9H30 et 10H30. Mais si vous voulez avoir une chance de pouvoir déposer le dossier , il vaut mieux venir avant 7H30. Je me suis donc rendu vers 7H00 à l'ambassade (trés dur le réveil à 5H40) et il y avait déjà quelques 50 personnes qui attendaient (on dit même que certain jour, il y en a qui dorment ici :) ). A l'heure de l'ouverture, la file d'attente dépassait la rue (qui doit faire à peut prés 200m) et comme ils ne prennent que 150 dossiers entre 9H30 et 10H30 beaucoup ont attendu une partie de la matinée pour rien. Aprés 3 longues heures d'attente dans le froid et dans une file d'attente qui n'avait de chaleureux que les personnes qui la constituait (c'est déjà pas mal) j'ai donc pu déposer mon dossier sans encombre. Pour 123€ quand même... Et oui pour un séjour longue durée, et en express (pour l'avoir le jour même) c'est plus chère. Je suis donc revenu le jour même vers 16H00 pour récuperer mon visa et je suis ressortis 5mn aprés avec un beau visa d'un an sur mon passport.




Toutes ces embûches n'ont pas altérés ma motivation, au contraire, elles ont contribué à la rendre plus forte encore. J'ai très envie de voir autre chose et de m'éloigner de ce genre de problèmes (sûrement pour me rapprocher d'autres). Quand je me suis décidé pour cette aventure, je ne pensais pas avoir autant de difficultés pour la débuter, mais finalement, c'est fait, j'y vais !!!

1 juillet 2007

Stage de 4ème année

Avant le grand départ, j'ai effectué un stage au centre iCom d'Handicap International (voir la vidéo de présentation du centre iCom, avec Abdel qui fait sa star :) ).

C'est un stage de fin de 4ème année à l'INSA, et je l'ai fait avec Thomas DEVAUX, un ami, passé de l'IUT de Dijon à l'INSA de Lyon, tout comme moi. Nous avons réalisé ce stage dans l'optique d'un départ à l'étranger l'année prochaine (au Canada pour Thomas et en Inde pour moi) tout en sachant tous les deux que la rentrée dans ces pays était plus tôt que chez nous et qu'il faudrait donc faire un stage plus court (deux mois au lieu de quatre).

Durant ce stage, nous avons réalisé le ClavicomNG.

Un peu plus d'explications... Le Clavicom est un logiciel libre développé, pour faciliter l'utilisation d'un ordinateur aux personnes handicapés, par le centre iCom. Il a été développé il y a plusieurs années (je ne me rappelle plus combien) et à subit de nombreuses modifications. Il en était à la version 4.2, c'est pour vous dire...

Après une petite analyse de l'existant et un petit cahier des charges, nous nous sommes proposés de le re-développer complètement avec une nouvelle architecture et une nouvelle technologie facilitant la portabilité de l'application. Nous voici donc dans la création du ClavicomNG (next generation) partant de rien avec pour seul guide, notre cahier des charges approuvé par l'équipe du centre iCom. Nous avons été très libre dans nos choix, on ne nous à rien imposé et on nous à fait totalement confiance (s'est super gratifiant ça... et puis ça change !). C'était aussi un projet de R&D qui laissait libre place à notre imagination (et on ne s'en est pas privé !).
"Il existe autant d'handicaps que d'handicapés"
Cette phrase, sortie de notre cahier des charges, nous a fait partir sur une version ultra-configurable et ultra-adaptable à tout type handicap. Ce nouveau logiciel propose plusieurs fonctionnalités, dont voici les principales :
  • clavicom (clavier virtuel), permet la saisie de texte grâce à un clavier affiché a l'écran. Il suffit à l'utilisateur de cliquer sur une lettre pour qu'elle s'affiche dans son éditeur de texte (ou autre)
  • souricom (souris virtuelle), permet à l'utilisateur de contrôler la souris (mouvements et clics).
  • défilement, permet à l'utilisateur d'utiliser le clavicom et la souricom à l'aide d'un contacteur unique et donc d'utiliser totalement l'ordinateur.
  • clic temporisé, permet à l'utilisateur de simuler un clic sur la souris tous les x secondes (temps définit par l'utilisateur)
  • différents types de touches, permet à l'utilisateur d'associer divers fonctions aux touches du clavier virtuel (caractère, phrase, raccourcis, prédiction de mots, dernier mot utilisé, son audio, etc...).
  • clavedit, permet à l'utilisateur de créer son propre clavier (ou de modifier celui par défaut), en placant les différents types de touche où il le souhaite.
  • prédiction de mot, donne à l'utilisateur une prédiction pour le mot qu'il est en train de taper, à partir d'un dictionnaire (dans la langue souhaité par l'utilisateur) et d'une gestion des mots préféres tapés par l'utilisateur (sauvegardé dans son fichier de profil).
  • internationalisation, le logiciel est totalement traductible à partir d'un simple fichier texte dans toutes les langues souhaités.
  • gestion des polices, l'utilisateur peut utiliser sa propre police de caractère (alphabet berbère par exemple) pour utiliser un clavier spécifique à une langue autre que la francais (proposé par défaut).
  • portabilité, le logiciel fonctionne totalement sous windows (principal système d'exploitation utilisé par les personnes handicapés) de la version 95 à Vista, mais il est aussi disponible pour Mac et Linux (sans les fonctions de souricom et de défilement), plus précisément sur tous les systèmes supportés par la machine virtuelle Java.
  • gestion des profils, permet à l'utilisateur de sauvegarder toutes ces options dans un même fichier, et de pouvoir donc le transporter et le dupliquer à volonté.
A venir, des screenshots en avant première...

Voila, nous avons mis deux mois à réaliser ce logiciel, dans une ambiance sympa, avec des gens sympa (mention spéciale à Abdel (dit "mémé" :)) qui était dans notre bureau et qui à supporté nos prises de têtes concernant telle ou telle façon de coder : "Mais non, si tu fais ça, le noyau accède à l'UI, c'est super moche ! Mais non pas du tout, tu fais un listener ..." :) pour les connaisseurs... ). Les semaines étaient rythmées par les différents ateliers qu'organise le centre iCom, ça nous a permis de ne pas trop nous enfermer dans notre projet et d'essayer de mieux comprendre les enjeux.

Au final, nous sommes heureux d'avoir réalisé ce stage et nous sommes plutôt satisfait du travail réalisé. Nous espérons que ce logiciel servira à beaucoup de personnes.